
Depuis j’apprends, j’oublie, je prends ou je surprends… Tenez, un jour je surprends la vie en flagrant délit de fuite ! Je l’arrête et je verbalise pour manque de savoir-vivre ! Une autre fois, je vois le temps qui passe sans suspendre son vol au feu rouge ! Mais là, je préfère laisser filer. J’ai peur de le tuer… Je suis mauvais tireur, mais on ne sait jamais : une balle perdue, ce n’est pas toujours du temps de gagné ! Dans ces moments-là, je me réfugie dans la musique, je note les notes, les noires, les blanches, les croches, les doubles croches, les triples croches, les anicroches, les crochets du cœur, les crochets du droit, les crochets du gauche, les croche-pieds. Toujours prudent, je garde un soupir à ma mesure. Et puis, c’est l’heure de la ronde à l’Opéra. Au milieu de la nuit, je prends un dernier verre de mauve avec une tierce mineure en accord parfait au Café de la Fugue et je lui donne rendez-vous à la coda.
